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Tendance saisonnière hiver 2023-2024


Alors que l’automne météo a touché à sa fin le 30 novembre, intéressons nous à la tendance pour l’hiver 2023-2024. Quels sont les premiers indices, les premières projections ?

 

Ambiance en hiver

Ambiance hivernale | Image d'illustration

 

Comme chaque année au cœur de l’automne, les hivernauphiles s’intéressent aux grandes tendances pour l’hiver suivant afin de déterminer si le froid a de bonnes chances de s’inviter jusqu’en France et si les flocons de neige virevolteront dans le ciel jusqu’en plaine. Qu’en sera-t-il au cours de l’hiver 2023-2024 ? Voici quelques éléments de réponse.

 

Risque de conditions perturbées et humides ?

 

L’hiver à venir va-t-il être humide ? Ce sera peut-être le cas dès le mois de décembre puisque l'anticyclone resterait trop éloigné pour nous protéger véritablement. Les perturbations pourraient malgré tout être un peu moins nombreuses que le mois de novembre exceptionnellement humide observé. Les précipitations seraient plutôt supérieures à la normale vers l'Ouest, et à l'inverse un peu inférieures le long de la Méditerranée.

 

La probabilité de connaître une suite d'hiver plus humide augmente sensiblement selon les différents modèles météorologiques. Autrement dit, les mois de janvier et février pourraient voir les perturbations défiler à nouveau assez fréquemment, sauf peut-être vers la Méditerranée où un temps plus sec s'imposerait. Une bonne nouvelle pour les nappes phréatiques, un peu moins pour certains cours d'eau qui seront à surveiller. En résumé, l'hiver 2023-2024 pourrait s'avérer assez humide sur les trois quarts de la France !

 

Anomalie thermique probable en hiver

Probabilité de connaître un hiver doux ou froid selon ECMWF

 

Un hiver sous le signe de la douceur ?

 

Le premier mois de l’hiver météorologique, à savoir décembre, ressort globalement doux à l’échelle du mois et du pays sur les différents modèles saisonniers, notamment l’européen ECMWF et l’américain CFS. L’anomalie thermique pourrait avoisiner +1 degré au niveau national.

 

La fiabilité baisse à compter de janvier, car les incertitudes grandissent selon les modèles. Le modèle américain CFS tend à voir persister une relative douceur jusqu’en fin d’hiver. L’Européen ECMWF s’orientait plutôt pour des températures proches de la normale selon certains scénarios, donc potentiellement un peu plus froides que le début de l’hiver. Les récentes mises à jour de l'ECMWF semblent néanmoins plus propices à la douceur. La probabilité de connaître un hiver froid est donc bien faible !

 


 

Comment sont élaborées nos tendances saisonnières pour l'hiver ?

 

Voici une liste des outils que nous utilisons pour élaborer ces tendances qui sont les modèles numériques, les indices et les statistiques. Comme chaque année en début d'automne, nous proposons donc des prévisions détaillées qui se basent sur ces 3 principaux outils utilisés en commun pour estimer au mieux les anomalies de pression et de température sur l’Europe.

Pourquoi inclure ces 3 paramètres ? Les modèles numériques et les statistiques sont régulièrement utilisés pour les tendances saisonnières toute saison confondue. Seulement, les indices prennent leur importance en milieu d'automne jusqu’en mars généralement. En effet, ils sont efficaces lorsque les centres d’action commencent à bien se dessiner, il est donc plus facile d’identifier une situation météorologique de grande échelle (régimes de temps).

Parmi ces indices on retrouve des liens entre plusieurs paramètres comme la QBO (Oscillation Quasi Biennale) et l’activité solaire ou encore la PNA (Pacifique Nord-Américain) et l’ENSO (El Nino Southern Oscillation) par exemple.

 

Les modèles numériques 

 

Illustration des mailles d'un modèles numérique de très grande échelle

Illustration du maillage d'un modèle numérique de très grande échelle - proxy.eplanete.net

 

À ce jour nous utilisons 4 grands modèles numériques qui fournissent des tendances météo à très long terme (1 à 3 mois mais aussi jusqu’à 6 mois). Voici une liste des 4 modèles que nous utilisons actuellement.

 

→ CFS v2 (Seasonal Climate Forecasts) – modèle développé par l'agence météorologique américaine NOAA*.

→ CGCM (Coupled General Circulation Model) – modèle élaboré par l'agence japonaise JMA*.

→ MFS (Monthly Forecast System) – modèle développé par l'agence européenne ECMWF*.

→ IRI* probabilistic seasonal climate forecast – modèle américain développé avec la NOAA.

 

Ces modèles nous permettent de faire un rapprochement entre nos tendances expérimentales et les données qu’ils nous fournissent pour en déduire une anomalie plus ou moins proche de la réalité. Si la divergence est trop importante entre les modèles météorologiques et nos tendances, nous privilégions alors un scénario médian.

 

Les statistiques

 

Cet outil fait référence à la probabilité de récurrence d’anomalies sur l’Europe après une période de temps définie (un trimestre, un mois). Par exemple quelles conditions météorologiques peuvent avoir lieu en décembre après un automne doux et humide. Ces statistiques font aussi référence à des connexions entre plusieurs indices et leur répercussion dans le futur. Cette opération est ensuite répétée sur plusieurs années grâce aux archives à notre disposition (généralement entre 1950 et aujourd’hui). La partie indice est donc indispensable aux tendances saisonnières hivernales.

 

Les indices

 

Une panoplie d’indices est à notre disposition mais nous nous efforçons de traiter les plus importants d’entre eux donc ceux qui ont le plus d’impact sur l’Europe indirectement (ENSO, PNA (Pacific North America) ...) ou directement (SST , SAI (Snow Advance Index) …). Le couplage entre certains marqueurs est par ailleurs indispensable pour connaître les régimes de temps qui sont susceptibles de se produire.

 

On dénote deux grandes catégories d’indices pour la tendance saisonnière :

  1. Ceux qui vont nous permettre de dresser des prévisions au-delà de 2-3 mois comme la QBO, l’activité solaire, l’ENSO, la Niña, la PNA.
  2. Ceux qui ont une gamme de prévisibilité plus restreinte (prévision de 1 à 2 mois) comme les SST (Sea Surface Temperature), la SAI (Snow Advance Index)), la MJO (Madden-Julian Oscillation).

 

Une fois ces marqueurs mis en relations les uns avec les autres (pas n’importe lesquels !) des régimes de temps peuvent être identifiés et des anomalies en ressortent par la suite.

 

Distribution des régimes de temps sur l'Atlantique Nord et l''Europe

Distribution des régimes de temps sur l'Atlantique Nord et l'Europe. Anomalie positive de pression en rouge (anticyclonique) et anomalie négative de pression en bleu (dépressionnaire)- http://www.insu.cnrs.fr

 

 

Qu’en est-il de l’activité solaire ?

 

D’après certaines recherches, il semblerait que les hivers présentant une anomalie négative ou non significative se sont produits en grande majorité lors des minimums solaires. Actuellement, l’activité solaire est plus faible que la moyenne des cycles précédents. Cette tendance va se poursuivre dans les années à venir avec la poursuite du cycle solaire 25. Quant à l’influence de l’activité solaire sur l’hiver à venir, des doutes persistent notamment en lien avec l’influence du réchauffement climatique et ses bouleversements qu’il engendre. De plus, le phénomène El Niño qui a débuté dans le Pacifique complique encore plus la donne. Difficile alors de se projeter dans une tendance en tenant compte des effets des changements climatiques. Finalement, même si une faible activité solaire semble en accord avec le retour d’hivers plus froids, la machine climatique telle que nous la connaissons actuellement pourrait contredire ces hypothèses.

 

 anthony   Article écrit par Anthony Grillon

 

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Dernière mise à jour le Vendredi 01 décembre 2023 à 22:04:18

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