Météo-Contact
« Partageons ensemble le temps de demain »

Un mois de mars très humide en France ?


Après un mois de février exceptionnellement sec, plusieurs systèmes imprégnés d’humidité vont se succéder ces prochaines semaines. Enfin la fin de la sécheresse ? Les prévisions en détails dans cet article.

 

Un mois de mars très humide en France ?

Un mois de mars très humide en France ?  | Image d'illustration

 

L’Hexagone se trouvera sur la trajectoire d’un couloir dépressionnaire s’installant sur l’Atlantique. Reprise d’un flux zonal de Sud-Ouest/Ouest très actif, propulsé par un courant-jet prenant en puissance et servant d’autoroute à toutes les dépressions se formant au-dessus de l’océan.

 

 

Un contexte anormalement sec

 

Le mois de février fut, on le rappelle, marqué au fer rouge par une absence cruelle de pluie. Il n’avait pas plu pendant 32 jours consécutifs, soit un record absolu toute saison incluse. Une situation mal venue pour la végétation et les sols déjà fortement affectés les précédentes sécheresses, dont celle de l’été 2022 particulièrement intense.

 

 

Les nappes phréatiques ont déjà pris deux mois de retard pour leur recharge. 80% des nappes sont à des niveaux bas, voire très bas. Un contexte qui concerne la presque entièreté du territoire métropolitain, contrairement à l’année dernière où les nappes se trouvaient à des niveaux proches des normales.


Situation des nappes au 1er mars 2023 

Situation des nappes au 1er mars 2023  | BRGM

 

La première quinzaine de mars a permis de sauver les meubles, mais les pluies tombées n’ont toujours pas permis à l’Hexagone de rattraper le retard. À la date du 15 mars, le déficit pluviométrique est de -20% par rapport à la norme 1997-2022. Rappelons que l’eau est vitale pour la saison printanière, à cette époque de l’année, la végétation va commencer à se réveiller et à se développer, et pour cela elle puise l’eau des sols. Et sans humidité, les plantes auront bien du mal à s’accroître.

 

 

Vers la revanche de février ?

 

Les conditions anticycloniques nous ont enfin quitté et permettent de nouveau la libre circulation atmosphérique. Ces prochaines semaines seront clairement marquées par le passage récurrent de perturbations, apportant de l’humidité à profusion. Une amélioration pluvieuse plus prononcée sur le quart Nord du pays, même si l’ensemble du pays devrait profiter de ces pluies, à l’exception de l’arc méditerranéen toujours sous l’influence des hautes pressions.

 

Anomalies des précipitations moyennes hebdomadaires d'ici la fin mois

Anomalies des précipitations moyennes hebdomadaires d'ici la fin mois | ECMWF

 

Qui dit pluie, dit aussi neige en montagne. Toutefois, les chutes de neige tomberont en particulier en haute montagne. Pour l’explication, la masse d’air étant tourné au Sud Ouest, l’isotherme 0 degré se trouvera à des altitudes plutôt élevées.

 

Anomalie de température à 850 hPa la semaine du 20 mars

Anomalie de température à 850 hPa la semaine du 20 mars | tropicaltidbits

 

Les flocons ne sont pas exclus en moyenne montagne, la limite pluie-neige jouera au yo-yo et ne se montrera pas favorable à une véritable tenue de la poudreuse à ces altitudes moyennes. En plus de l’eau, ces systèmes dépressionnaires se trouveront boostés par un courant-jet reprenant en force. Synonyme donc de passages venteux possibles, surtout sur la partie Nord Ouest.

 

 

Des pluies suffisantes pour combler les déficits précédents ?

 

Cette amélioration pluvieuse est une excellente nouvelle, mais de bonnes pluies seulement sur quelques semaines ne seront pas efficaces pour renflouer le déficit pluviométrique. D’autant que si les températures s’annoncent plus élevées que la normale, cette situation favorisera l’évaporation de l’humidité.

 

 

Un tel déficit se montrera comme une épée de damoclès au-dessus de nos têtes, des pluies proches des normales ne donneront pas lieu à une recharge suffisante des nappes. Les pluies devront se montrer présentes sur plusieurs mois, et même si cela se produit, ce sera déjà trop tard, car la recharge des nappes se termine fin mars.

La faute à l’arrivée du printemps, les températures commencent à augmenter, la fonte des neiges diminue, et les précipitations ont tendance à être moins abondantes. Ces facteurs réduisent l'apport d'eau qui s'infiltre dans le sol et atteint les nappes phréatiques, ce qui marque la fin de la période de recharge hivernale.

 

 Guillaume   Article écrit par Guillaume Jauseau

 

Vous avez aimé cet article ? Alors partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous

Dernière mise à jour le Mercredi 15 mars 2023 à 17:46:23

À lire aussi...

GIEC : Nous avons toutes les cartes en main pour éviter le pire

Le GIEC tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur un changement climatique, avec des impacts sur les populations et la biodiversité...

Lire l'article

Tendance météo pour le mois d'avril 2023

Le mois de mars marque une véritable rupture météo. La pluie fait son retour. Le mois d'avril verra-t-il aussi une belle amélioration pluvieuse ?

Lire l'article

Un mois de mars très humide en France ?

Plusieurs systèmes imprégnés d’humidité vont se succéder ces prochaines semaines sur le pays. Coup d'arrêt pour la sécheresse ? Les prévisions...

Lire l'article

Tendance météo pour le mois de mars 2023

La tendance pour le mois de mars va-t-elle dans le sens du retour de la pluie ou du maintien de la sécheresse ? Éléments de réponse dans notre article...

Lire l'article
Écrire un commentaire :
Erreur ! Veuillez vous connecter pour laisser un commentaire.